En automne, beaucoup s’occupent à « nettoyer » le jardin et à le préparer pour l’hiver. Tu remarques sans doute davantage de branches tombées à cause des rafales de vent, évidemment beaucoup de feuilles éparpillées sur la pelouse et l’allée, ou encore des débris de taille à ramasser. Souvent, on effectue une dernière tonte pour que la pelouse reste courte pendant la saison froide, jusqu’au printemps. Toutes ces corvées génèrent beaucoup de « déchets verts ».

Le mot déchets est en réalité trompeur : il s’agit de matières organiques très précieuses que tu peux utiliser pour améliorer ton sol, créer de petits biotopes où les animaux peuvent hiberner, et apporter plus de structure à ton jardin. Ainsi, rien n’est gaspillé et tu laisses la nature faire le travail !

Dans un jardin écologique, on parle de jardinage circulaire ou jardinage en circuit fermé: réutiliser les déchets verts sur place pour ne rien jeter. Cela ne demande pas de grandes interventions, mais plutôt une autre façon de penser. Ce qui semblait être un déchet se révèle finalement être un matériau de construction précieux. Plus besoin d’aller au parc à conteneurs ! Tu économises ainsi du temps et de l’argent, tout en construisant peu à peu un sol plus sain et un jardin plus vivant et varié.

🌿 Quelques conseils précieux 

• Laisse les feuilles tombées sur place, ou ratisse-les sous les arbres, les haies, les arbustes ou dans les massifs. Une épaisse couche de feuilles protège le sol du dessèchement et du gel, et sert d’abri aux petits animaux. Les tas de feuilles ou les paniers placés à l’ombre constituent une maison d’hiver idéale pour les hérissons, les crapauds, les papillons de nuit et d’autres insectes. Avec le temps, ils se transforment en un compost de feuilles riche et friable, parfait comme terreau ou amendement pour le potager.

• Les haies sèches de branches, un des favoris d’IMBY, sont une manière traditionnelle d’utiliser les résidus de taille. En empilant les branches en couches entre deux rangées de piquets, on crée une structure solide qui dure des années. Les oiseaux y nichent et y trouvent de la nourriture, les hérissons et les souris s’y abritent, les salamandres et les crapauds y passent l’hiver, tandis que champignons et insectes participent à la décomposition du bois.  C’est donc un véritable mini-écosystème, qui apporte aussi de la structure au jardin. Tu peux l’assembler avec de simples branches, mais aussi y mêler des tailles ou des tontes de gazon.

• Évite le sol nu dans ton jardin : couvre-le plutôt de matière organique, sous forme de paillis (tontes de gazon, feuilles, copeaux de bois ou d’écorces). Cette couverture agit comme une couche isolante qui permet à la vie du sol de rester active même quand il fait froid. La couche supérieure du sol contient le plus de nutriments et d’organismes ; en hiver, ceux-ci risquent d’être lessivés vers les eaux souterraines, ce que le paillage empêche. En cas de fortes pluies, tu limites aussi l’érosion du sol. Autre avantage : tu réduis la germination des mauvaises herbes. Feuilles, paillis et résidus végétaux forment en plus un habitat pour les insectes, crapauds, hérissons et carabes — tous de précieux alliés du jardin.

• Laisse tes herbes et vivaces en place jusqu’en mars. De nombreuses abeilles sauvages, chrysopes, coccinelles et autres insectes utiles utilisent les tiges creuses et les parties fanées des plantes pour passer l’hiver ou pondre leurs œufs. Si tu tailles tout à l’automne, tu perturbes leur cycle avant l’émergence de la nouvelle génération au printemps. En attendant mars pour couper, tu leur donnes le temps de compléter leur cycle de vie — un geste simple, mais qui a un grand impact sur la biodiversité du jardin. En plus, les têtes de graines  de grande cardère et mauve sylvestre nourrissent les oiseaux. Et esthétiquement, beaucoup de vivaces gardent une belle silhouette hivernale qui donne structure et charme au jardin. Avec le givre ou la neige, c’est un vrai tableau naturel !